Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

La localisation des abattoirs a longtemps suscité un vif débat à Niort. Leur situation au coeur de la ville soulevait des problèmes de salubrité, tout en satisfaisant les professionnels de la boucherie pour des raisons de proximité. En 1803, les halles de Niort, construites au pied du donjon, intègrent un abattoir mais dès 1836-1838 puis en 1848, il est question de déplacer cette activité en dehors du centre-ville. L'on vise d'abord l'espace situé entre la rue de l'Espingole, la rue de Ribray et la Sèvre, puis le site des Prés Jamoneau qui se trouve en aval du port actuel et du Moulin Neuf (futures chamoiseries Boinot).

Le projet est relancé en 1861 grâce au don fait à la ville d'une partie de sa fortune par Thomas-Hippolyte Main (1777-1860). Ce don permet notamment la construction des ponts Main qui facilitent l'accès aux Prés Jamoneau. Ainsi plus facilement accessible, à l'écart du centre-ville tout en lui étant bien relié, le site est aussi convoité pour sa proximité avec l'eau de la Sèvre que l'on pourra utiliser pour assurer la propreté des lieux. La reconstruction des halles en 1866-1868 est une autre raison d'envisager le déplacement des abattoirs.

Un concours d'architectes est alors lancé sur la base d'un projet comprenant un pavillon de logement de concierge, un pavillon de bureau d'octroi, une bascule de pesage, des écuries, une porcherie, des échaudoirs, etc. Le concours est remporté en janvier 1867 par l'architecte Boyer, de Poitiers. Revu à la suite de réserves émises par l'Etat, le projet définitif est adopté en janvier 1868. Les travaux ont lieu en 1868-1869 mais ne sont achevés qu'en 1872 en raison de la nécessité de surélever le sol au-dessus du niveau des plus hautes eaux de la Sèvre.

Les anciens abattoirs, devenus centre technique municipal, ont été réhabilités en 2012.